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des hauteurs : car, même dans les temps modernes, la position de Schœsbourg en a fait une place importante. Ses tours grises portent encore les traces des balles. Quand les ennemis paraissaient, les artisans saxons prenaient les armes, couraient aux murailles, et chaque confrérie défendait une tour. La peste a ravagé plus cruellement Schœsbourg que la guerre. Ce terrible fléau dévora en 1709 quinze mille personnes. Aujourd’hui cette ville ne compte plus que huit mille habitants. Schœsbourg fut presque entièrement brûlé sous Michel Apaffi. Une inscription latine placée sur la tour la plus moderne rappelle « qu’elle fut détruite en 1676 par un lamentable incendie, reconstruite deux ans après, et ornée en même temps d’une horloge ». Schœsbourg avait été relevé ou fondé dès 1198 par les Saxons.

La cathédrale de Schœsbourg date des premières années du 16e siècle. Elle a été solidement bâtie et assez bien défendue contre les Turcs pour qu’il n’ait pas été nécessaire de la restaurer. On n’y a ajouté aucun mur, et elle aurait encore le caractère du temps, si dans un accès de colère luthérienne, les habitants n’avaient un beau jour effacé les curieuses peintures qui en décoraient l’intérieur. L’église est parfaitement blanchie. On dit que cela est propre. J’ai remarqué un charmant reliquaire gothique, qui grimpe avec une grande légèreté le long de la muraille, mais qui n’a pas échappé aux badigeonneurs. Près d’une porte se trouvaient diverses