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se nourrissent bien et se servent de chaises, tandis que le reste des habitants mange et dort dans la poussière. Tous les Moldaves sont hospitaliers ; mais les Hongrois, et surtout les colons sicules, le sont entre tous. Ils appellent et invitent le voyageur : Venez, ma petite âme, que je vous fasse diner ; puis ils le remercient d’être venu. Il y a beaucoup d’esprit de corps parmi eut. Si un Hongrois est mis en prison pour quelque méfait, ils donnent caution et le punissent eux-mêmes. Ils se partagent les contributions et s’aident de toutes les manières.

« Ils ne se distinguent pas moins par leur propreté et la pureté de leurs mœurs. Le voyageur reconnaît la maison d’un Hongrois, sans même avoir vu les habitants, au moment où il ouvre la porte. Quant à leurs mœurs, il suffit de dire qu’ils ignorent le mot valaque… et que les jeunes gens et les jeunes filles ne se voient jamais qu’en présence de leurs parents. Ceux-ci choisissent la femme de leur fils, qui est toujours une Hongroise. Ceux qui sont d’origine sicule prennent souvent leurs femmes parmi les Sicules de Transylvanie. Du reste ils ont adopté beaucoup de coutumes valaques. Ils portent leurs morts dans des cercueils découverts, et ils déposent sur les tombes du pain, du vin et des cierges, ce qui revient au prêtre.

« Le nombre des Hongrois diminue peu à peu en Moldavie : ils disparaissent parmi la population. Car ils possèdent peu d’écoles et n’ont d’autres prêtres que des