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des écorces de sapin, ce qui leur donne un goût aromatique très fort. Le laitage de leurs brebis formait la seule nourriture de ces montagnards. Ils en faisaient une pâte qui leur servait de pain, et qui, aigrie jusqu’à un certain point, leur tenait lieu de boisson.

« Pour ce qui est de leurs habillements, ajoute le comte Bethlen, ils les font eux-mêmes de la laine qu’ils tirent de leurs moutons ; mais d’une façon fort grossière, et convenable seulement pour essuyer les pluies et les neiges auxquelles ils sont presque toujours exposés. Ils ne se couvrent la tête que d’un gros bonnet fait en sorte de perruque, d’où pendent une quantité de flocons de laine qui font le tour du bonnet et par conséquent de la tête, qui en secoue la neige pour peu qu’elle se remue. Leurs femmes et leurs enfants ne sont pas vêtus autrement ; et tous ensemble, de même que leurs bestiaux, ils habitent dans des cavernes creusées dans les montagnes et les rochers, dont ils se contentent, comme n’ayant aucune connaissance de ce qui se fait ni de ce qui se passe dans le reste du monde. » Ce portrait pourrait être tracé d’après les Calibas qui habitent encore les montagnes de Cronstadt, mais qui peut-être ne tarderont pas à s’effacer et à se confondre avec le reste des paysans.

On visite aux environs de Vásárhely une grotta canina, une solfatare qui a le privilège de guérir les paysans malades de la contrée. Elle est située au delà du