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bride comme s’ils s’enfuyaient. Les Allemands firent feu et s’avancèrent. Ils se trouvèrent alors vis-à-vis des janissaires et des mécontents hongrois, qui descendaient des montagnes par centaines, et prenaient part à l’action à mesure qu’ils arrivaient sur le champ de bataille. Vers midi l’engagement était général. Les Hongrois se battirent mollement. Ils ne comprenaient pas bien encore, à cette époque, qu’en se donnant à l’empereur, la Transylvanie avait fait acte de bonne politique : ils se défiaient de l’Autriche et n’aimaient pas combattre avec les Allemands ; ils lâchèrent pied. Les Impériaux seuls tinrent bon : la plus grande partie fut tuée à coups de sabre. « Leurs têtes tombaient, rapporte un chroniqueur saxon, comme des pommes de choux. » Quelques uns purent à peine se réfugier à Hermannstadt.

Le généralissime parcourait la plaine pour ramener les fuyards, quand il fut aperçu par un aga turc, et un Hongrois ennemi, nommé Szántó, qui le cherchaient depuis le commencement de la bataille. Ce Szántó, ancien domestique de Teleki, avait été mis en prison, sur son ordre, pour avoir commis un vol. Un jour qu’il faisait parader, à Kövár, un cheval fougueux que nul autre ne pouvait monter, il avait tout à coup franchi la porte du château et s’était enfui jusqu’à Huszt, où se trouvait Tököli. Enrôlé dans les troupes des Mécontents, il revenait pour se venger de son maître. Teleki, était déjà entouré et blessé quand il le vit accourir. Il avait re-