Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pes et le haut de la tête, et laissent croître leur barbe. Rarement ils vont à cheval jusqu’à Cronstadt : car ils descendent à regret dans la plaine, où ils se sentent mal à l’aise. On les voit trotter sur les montagnes, vêtus de peaux de moutons, et portant un long fusil en bandoulière.

Les Calibas ont des troupeaux dont ils se nourrissent et qui sont toute leur richesse. Vers l’automne ils entrent en Valachie avec leurs troupeaux, et les conduisent, de pâturage en pâturage, jusqu’en Turquie. À Noël ils laissent leurs moutons, et reviennent passer le temps de jeûne avec leurs femmes et leurs enfants, qui les attendent dans les montagnes. Ils retournent ensuite en Turquie, et ramènent au printemps leurs troupeaux. Les Calibas sont en outre, selon l’occurrence, chasseurs ou contrebandiers. Pendant la dernière guerre des Turcs et des Russes, bon nombre d’entre eux allèrent livrer bataille, pour leur propre compte, aux soldats de Mahmoud ; et l’on entend encore les récits énergiquement accentués de ceux qui sont revenus. Ces hommes sauvages et intrépides sont accessibles aux sentiments les plus tendres. On dit que vers le soir, quand tout est tranquille dans la bergerie, les échos des montagnes répètent des sons doux et langoureux. C’est le Calibas qui souffle dans sa trompe pour appeler sa bien-aimée qui tarde au rendez-vous.

Les huttes des Calibas forment onze groupes, dont