Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lontaires hongrois, et à sa droite un corps des grenadiers français, commandés par le marquis Désalleurs, lieutenant général des armées de Louis XIV. Dans cette disposition il attendit l’ennemi, qui, s’élançant sur l’aile gauche, la mit en désordre. La confusion gagna la cavalerie des révoltés, qui fit un mouvement de retraite. Les grenadiers français, sur lesquels allait tomber tout le poids de la bataille, furent ramenés en bon ordre, et la victoire resta aux Impériaux. La déroute de Zsibó coûta peu de monde aux Hongrois, mais elle les força d’abandonner la Transylvanie, que Rákótzi espérait enlever à l’ennemi. Il comptait si bien sur le succès, qu’il avait convoqué la Diète à Fejérvár, et ordonné les préparatifs nécessaires pour les fêtes et la cérémonie de l’inauguration. Une partie de ses bagages tomba au pouvoir des Impériaux, et la tradition ajoute que les soldats allemands burent à la santé du prince le tokai destiné à ses invités.

Zsibó est le domaine d’un homme remarquable, et dont nos journaux, qui ne se préoccupent pas assez du dehors, ont cependant prononcé le nom. Je veux parler du baron Nicolas Wesselényi.

Issu de l’une des plus anciennes familles de Hongrie, il compte parmi ses ancêtres le palatin Wesselényi, qui défendit énergiquement les privilèges de la noblesse contre les prétentions de l’empereur Léopold, et qui aurait porté sa tête sur l’échafaud s’il n’eût trouvé un