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faite égalité des quatre religions, égalité qu’à leur avènement tous les princes, jusques et y compris ceux de la maison d’Autriche, jurèrent et jurent encore de maintenir. Le culte grec et le judaïsme furent « tolérés ».

Cela fut décidé le 2 mars 1571, l’année même qui précéda la Saint-Barthélémy.

Cependant, en fait, cette égalité n’était pas pleine et entière. Il était difficile aux princes de ne pas manifester quelque préférence pour leurs coreligionnaires. Les protestants ont été particulièrement appuyés par Gabriel Bethlen et George I Rákótzi. La maison d’Autriche, au contraire, a protégé les catholiques. Dès 1572, les unitaires s’étaient tellement affaiblis, que le prince Étienne Báthori leur ôta sans peine l’imprimerie qu’ils possédaient à Carlsbourg, parce qu’ils avaient attaqué la Trinité. François David mourut même en prison. Leur nombre diminua sensiblement, et ils avaient presque disparu quand, l’an 1600, la Diète de Pologne ayant proscrit les sociniens, une partie des exilés se réfugièrent en Transylvanie.

Ce pays est donc doublement morcelé, sous le rapport religieux comme au point de vue des nationalités. Il n’y a pas de villages où ne se rencontrent des races et des religions différentes. Cette double division est consacrée dans une foule de faits, par exemple dans l’élection du gouverneur. Les États, c’est-à-dire les trois