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tiers. Pendant ce temps, les choses allaient si bien pour Blandrata et les siens, qu’en 1570 la ville entière de Clausenbourg, le prince Jean Sigismond en tête, était passé dans le camp des unitaires.

Il faut remarquer que la solution de ces terribles questions religieuses était très pacifique. Tout se passait dans des conférences. On ne faisait pas autre chose que de discuter. C’était le temps de nos sanglantes guerres de religion. Les dissensions ne s’envenimèrent que plus tard quand on se disputa les églises ; tandis que, dans le reste de l’Europe, les croyances étaient poussées jusqu’au fanatisme, ici on raisonnait. Les esprits étaient inquiets ; on allait d’une foi à l’autre, selon le talent du prédicateur et la conviction qu’il faisait naître. Le type de cette époque est un certain François David, qui, né catholique, se lit luthérien, fut ensuite calviniste, et mourut unitaire.

Il faut aussi se rappeler que, dans l’union politique des trois nations, des droits différents, des privilèges distincts, étaient également reconnus et consacrés.

De ces deux causes résulta un fait mémorable et inouï dans les annales de l’Europe.

Cette consécration passa tout naturellement des faits politiques aux faits religieux. Les Saxons étant luthériens, d’une part ; de l’autre, les Hongrois et les Sicules étant catholiques, calvinistes ou sociniens, la Diète de Maros Vásárhely reconnut et établit la par-