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ment brûler. Cependant le nombre des luthériens devint considérable, et la Diète de Hongrie ordonna, en 1524, leur expulsion. Ils n’en continuèrent pas moins à tenir leurs écoles, et après la mort de Louis II, qui avait fait de nouvelles menaces, ils acquirent tant de force, qu’en 1529 ils chassèrent d’Hermannstadt et de Cronstadt les prêtres et les chanoines. Seize ans après, malgré les efforts d’Isabelle, veuve de Jean Zápolya, tous les Saxons étaient luthériens.

Le calvinisme fut introduit en 1557. Suivant cette triste loi historique, en vertu de laquelle ceux qui réclament leur propre liberté n’admettent guère la liberté des autres, il eut d’abord pour ennemis les luthériens eux-mêmes, qui ne s’entendirent pas, dans les conférences qu’ils provoquèrent, avec les apôtres de la nouvelle réforme. Mais la Diète de Torda (1563), où il fut décidé que chacun pourrait choisir sa religion, abrégea les difficultés qui furent résolues l’année suivante au synode d’Enyed.

Vint ensuite le socinisme, prêché par un Piémontais, George Blandrata, qui de Genève était passé en Pologne, et de là en Transylvanie. Blandrata fut combattu à son tour par les luthériens et les calvinistes réunis. Des conférences eurent lieu à Torda, à Maros Ujvár, à Fejérvár : la dernière dura huit jours. Un quatrième synode fut tenu à Grand-Waradein, qui appartenait alors à la Transylvanie, où l’on discuta six jours en-