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Il ne reste guère en Transylvanie de monuments romains[1]. Ils ont été détruits dans les guerres des Turcs, car les habitants s’en servaient comme de forteresses. Cependant on peut voir près de Várhely des champs couverts de fondements antiques, et, non loin de là, l’église de Demsus, qui est évidemment de l’époque romaine. Plusieurs villages et rivières portent des noms dont on reconnaît l’origine latine. Au reste les traditions montrent les lieux où s’élevèrent jadis des villes, qui ne sont plus indiquées aujourd’hui que par quelques pierres. Cependant il faut se défier quelquefois des traditions : car ce sont les Valaques, comme les plus anciens habitants, qui les ont transmises, et ils aiment à retrouver partout les souvenirs de leurs ancêtres.

On a peine à comprendre que les Romains aient pu laisser en Dacie des traces ineffaçables, si on se rappelle qu’ils s’attachèrent à tirer des richesses de cette contrée plutôt qu’à y fonder ces grands établissements dont ils dotèrent les autres provinces. On retrouve aujourd’hui dans l’ancienne Dacie des restes de leur domination, que l’on chercherait vainement

  1. Des ruines romaines se voyaient il n’y a pas bien longtemps, et quelques unes se voient encore, près de Aranykút, Héviz, Veczel, Zalathna, Abrud Bánya, Carlsbourg, Torda, Clausenbourg, Zernyest, Balamir, Sárd, Tótfalu, Szászváros, Birbatzfalva, Sebesély, Boldogfalva, Oltszeme, Pétrosz, Pestyen, etc.