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la chrétienté contre les Osmanlis, leurs propres frères, sont prêts à défendre la liberté de l’Europe contre la tyrannie moscovite. Le peuple hongrois aura donc, par deux fois, servi la cause de l’humanité, sinon en la sauvant comme un héros, du moins en souffrant pour elle comme le Christ … Peut-être, ajoutait-il, dans la chaîne des Carpathes le Destin a-t-il déjà marqué les Thermopyles où notre petite nation, victorieuse ou victime du géant, grandira dans l’histoire par la victoire ou par la mort ! »

Depuis la domination autrichienne, le soldat hongrois sert des causes qui lui sont étrangères. Cependant, en face de l’ennemi, il met son honneur à se battre vaillamment. Dans les guerres qui ont marqué le commencement de ce siècle, les Hongrois se sont signalés par des actes de bravoure que rehaussait un magnifique élan. Je cite entre mille deux traits qui me reviennent en mémoire. Le prince Lichtenstein a fait élever un mausolée, dans le parc qu’il possède près de Vienne, à cinq hussards qui le sauvèrent. Il allait être pris, lorsque ces cavaliers, faisant volte-face, se mirent en travers des chasseurs ennemis et se firent tuer. Après une chaude journée sur les frontières de la Suisse, les Impériaux reculaient devant les troupes de la république française. Le général Kienmayer, suivi d’une escorte de hussards hongrois, fut au moment de tomber au pouvoir de nos grenadiers. Cerné de toutes parts, il s’é-