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durant mon séjour en Transylvanie, qu’une campagne de ce genre ait été entreprise.

Les seigneurs transylvains ne possèdent pas de revenus proportionnés à l’étendue et à la fertilité de leurs terres. Ce fait est déterminé par certaines causes fort graves. Sous le rapport commercial, la Hongrie et la Transylvanie sont traitées par la cour de Vienne comme des pays étrangers, pis encore. Les produits de ces contrées sont frappés à la frontière autrichienne, c’est-à-dire à l’ouest et au nord, d’un droit exorbitant. Au midi et au sud sont situées des provinces qui regorgent de denrées similaires, et avec lesquelles les échanges ne peuvent être considérables. La consommation est donc purement locale ; et comme chacun possède, il en résulte que personne n’achète. Enfin, et c’est là le plus grand obstacle, le mauvais état des routes rend les communications difficiles. Il existe quelques bonnes chaussées qui suivent le bassin des fleuves, comme on peut le voir sur la carte ; mais la plupart des chemins sont à foire. Quant aux rivières, elles ne sont guère navigables. La Szamos, qui le fut un moment par les soins de Marie-Thérèse, ne l'est plus aujourd’hui ; et la Maros, qui pourrait être une excellente voie fluviale, ne porte pour ainsi dire que des radeaux. Aussi est-il impossible que les denrées s’écoulent. Les granges sont remplies d’immenses meules de blé, les caves contiennent quinze ou vingt mille mesures de vin, et rien ne se