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C’est parce que celui qui occupait la terre était chargé de la défendre que les femmes n’eurent pas la faculté de posséder. De nos jours encore les biens du magnat se partagent également entre ses fils, à l’exclusion des filles. Celles-ci héritent des biens meubles, ainsi que de la dot de leur mère. Il y eut, dès l’origine, deux sortes de possession. Souvent les rois faisaient don d’un domaine à un magnat. Mais quelquefois ils le lui concédaient pour un temps déterminé, moyennant une somme stipulée. En remboursant la somme à l’époque convenue, il pouvait reprendre la terre.

Cette coutume a amené entre la couronne et les magnats de vives contestations. A l’époque où les conventions de ce genre étaient passées entre les rois et les nobles, les sommes d’argent se comptaient presque toujours par florins. Depuis cette époque les empereurs, dans des jours désastreux, ont créé ce qu’on appelle vulgairement le mauvais florin, lequel a une valeur fort inférieure au florin allemand. Or, en remboursant aujourd’hui les sommes versées autrefois par les magnats, le gouvernement autrichien n’entend accorder que des florins nouveaux, sous prétexte que la qualité du florin n’est pas spécifiée dans les contrats. Les magnats protestent contre cette interprétation de la lettre, et l’on voit de nos jours plusieurs familles intenter à ce sujet des procès au roi.

Celui qui possédait le sol, c’est-à-dire le noble,