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Ce qui caractérise la beauté des femmes, c’est la régularité des traits, et surtout l’éclat et la transparence du teint, qui contrastent fortement avec la couleur noire des cheveux. L’empereur Alexandre, assistant un jour à un bal qui lui fut donné en Hongrie, s’écria qu’il croyait voir une assemblée de reines. Dans la bouche des souverains, qui n’admettent pas qu’une reine puisse être autrement que parfaitement belle, de tels compliments sont fort significatifs.

Ainsi que nous le disions, un plaisir fort goûté en Transylvanie est celui de la chasse : non l’expédition isolée et discrète du campagnard qui chausse un beau matin ses guêtres, et va, en compagnie de son chien, éveiller les perdrix ; mais la chasse animée et bruyante, exécutée par quelques centaines d’hommes. Tous les habitants des environs sont convoqués dans tel château ; ils s’y rendent la veille du jour convenu. On part le matin au point du jour et on se transporte au lieu désigné pour la chasse. Un grand nombre de paysans que leur tour appelait ce jour là au travail de corvée suivent les chasseurs. Arrivée au but, la bande se divise. Un homme part, suivi de distance en distance par quelques paysans échelonnés et armés de bâtons. L’un après l’autre les chasseurs se mettent en route, en marchant sur les traces de ceux qui les ont devancés, et en décrivant un cercle, de façon que celui qui les a précédés tous revient presque au point d’où il est parti. Quand