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prêtres la faculté de voyager, de peur que la contagion ne vînt les atteindre. Dès lors, abandonné à lui-même et privé des exemples qu’il pouvait se proposer, le clergé de ce pays dégénéra rapidement. D’ordinaire, lorsque des cultes différents sont en présence, les prêtres de chaque religion s’attachent, par la dignité de leur caractère, à mériter la considération de leurs rivaux. On dirait qu’ici ils cherchent le but contraire. Il est inutile d’entrer dans plus de détails à ce sujet ; nous nous contenterons de signaler, une fois pour toutes, un fait fort regrettable.

Les magnats passent généralement la plus grande partie de l’année dans leurs terres. Si l’hiver ils se rendent à la capitale, c’est pour en repartir aussitôt le printemps venu. On conçoit que cette vie retirée et indépendante permette à chaque originalité de se développer à son aise. Là, les hommes ne semblent pas jetés tous dans un même moule, comme nos Parisiens ; et un observateur attentif pourrait y exercer toutes ses facultés. C’est l’esprit français, c’est la vivacité française, se manifestant sous une foule de formes différentes.

Mais disons aussi que ces mêmes hommes sont exposés à certaines épreuves, à certaines tristesses, qui peut-être nous sont inconnues. Il est rare que le jeune gentilhomme reçoive une éducation digne de sa position. Élevé d’abord sous le toit paternel par un insti-