Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/416

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
chapitre XVI.
Les Hongrois.

Il est impossible qu’un petit pays soumis à l’influence politique d’un grand état voisin n’adopte pas quelque chose de ses coutumes et de ses mœurs. La Transylvanie, qui fut pendant deux siècles tributaire de la Porte, reçut le reflet de la Turquie. Ce fut moins la présence des janissaires et des cavaliers ottomans qui tenaient garnison dans la province que les continuels rapports des Transylvains avec Constantinople qui amenèrent cette influence dans les usages.

Les seigneurs, qui, au temps de Jean Hunyade, portaient les cheveux flottants sur les épaules, comme les chevaliers du moyen âge, se rasèrent plus tard la tête et laissèrent croître leur barbe suivant la coutume turque. Cette mode, qui avait son côté sérieux, puisqu’elle résultait d’un nouvel état de choses, dura jusqu’à l’époque où les Transylvains se rapprochèrent de l’Autriche. Alors, dit un écrivain du temps, nos cavaliers reprirent un visage chrétien. Dès 1660 les barbes longues étaient discréditées, et aux noces du prince Bartsay, qui se célébrèrent cette année, tous les gentilshommes, hormis quelques vieillards, parurent le visage rasé. Le