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vaient encore. J’eus beaucoup de peine à le faire sortir de là. Les mosaïques sont situées au milieu du village, entre deux cabanes, et les habitants, qui ne se font aucun scrupule de les fouler tous les jours, en auront bientôt fait disparaître les dernières traces.

Várhely est situé à l’extrémité de la vallée de Háczeg, près de la Porte de Fer, qui servait de passage aux Romains et aux Turcs, et au pied des montagnes des frontières, dont la plus haute, remarquable par sa forme, est appelée en valaque Retiesat, « la Rasée »[1]. La petite ville de Háczeg, qui donne son nom au pays, est bâtie à l’autre extrémité de la vallée, et n’aurait rien de notable si ses environs ne produisaient un vin excellent. Je m’y arrêtai cependant pour voir les différents costumes des paysans qui s’étaient rendus au marché. Nous atteignîmes en chemin une foule de Valaques qui portaient des fruits et de la laine, ou qui menaient leurs bestiaux. Un moment nous fumes dépassés par un groupe de chiens qui se dirigeaient vers Háczeg, et trottaient magistralement, sans dévier de leur route, comme des gens qui vont à une affaire sérieuse. Il paraît que la quantité de bœufs et de moutons tués les jours de foire les a accoutumés à venir régulièrement en ville. Dès que le vent leur a apporté la nouvelle que les affaires ont commencé,

  1. La tondue, la coupée ; c’est le mot italien tosato, ritosato.