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de cette sorte. La dissemblance augmentait encore si je me représentais le monument tel qu’il était dans l’origine. Car, s’il faut attribuer aux Romains l’église de Demsus, qui, sans être un chef-d’œuvre, n’a pu être élevée par leurs successeurs, il n’en est pas de même de la voûte extérieure, non plus que d’une construction informe qui se voit en avant de l’édifice, et qui était jointe à la façade, sur laquelle on voit encore les trous des agrafes. Ces murs sont couverts de blocs de marbre, de figures, de colonnes placées sans ordre, de pierres tumulaires renversées, qui indiquent qu’ils ont été construits après coup, et avec les matériaux qu’on avait sous la main. En abattant par la pensée ces murailles, et en se figurant l’édifice régulier et tel qu’il était, on trouve que l’église de Demsus n’a pas la forme d’un temple, mais bien celle d’un mausolée. On est confirmé dans cette pensée si l’on examine les inscriptions qui se lisent sur les piliers de l’intérieur et qui toutes sont précédées de ces deux lettres funéraires : D. M. — Dus Manibus.

Il est impossible, à la seule inspection du mausolée, de dire pour qui il fut élevé. Les inscriptions ne fournissent que des renseignements incomplets ; seulement on remarque que plusieurs portent le nom de Flavius. La figure du cheval reproduite plusieurs fois semble dire qu’il fut dressé aux mâmes d’un guerrier. Vraisemblablement, avant d’être occupé par les chrétiens, ce