Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/391

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

haut est devenu un grenier, et le bas, divisé par une multitude de murs, sert de logement à l’administrateur des mines et du domaine de Hunyad. Les nervures des voûtes gothiques se voient encore sur les murs du grenier, qui est occupé par une nuée de chauves-souris. Au dessous des ogives, et tout autour de la salle, étaient peints les portraits des rois de Hongrie depuis Almos jusqu’à Mathias. On a dernièrement essayé de les reproduire.

De cette salle, qui, je crois, servait plutôt que la précédente aux assemblées publiques, on pouvait gagner le pont-levis et la galerie de la tour Neboï sa. Un corridor conduit à présent dans la partie du château bâtie au 17e siècle, et qui est tout aussi ravagée que l’aile de Jean Hunyade. Les tours servent de chambres à coucher, et les salles à épaisses murailles ont été partagées et transformées en bureaux. Les constructions de Mathias Corvin sont méconnaissables. On voit seulement de tous côtés des ogives à demi cachées dans les cloisons, des voûtes coupées par des murs nouveaux, et des fenêtres gothiques bourgeoisement agrandies. On ne peut parcourir ce château sans maudire la parcimonie du gouvernement autrichien, qui n’a pas quelques mille florins à donner pour construire ses bureaux ailleurs. Encore ne retire-t-il pas un grand avantage de ce vandalisme. Les chambres modernes, formées d’après je ne sais quelle combinaison, sont pour la plupart obs-