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cher entouré de deux torrents qui se joignent au dessous des murs. Il domine la ville. On y arrive par deux ponts de bois nouveaux que soutiennent de vieux et longs piliers couverts de mousse. Si on s’arrête au moment de franchir le pont du nord, qui mène à la porte principale, et si on regarde, je ne dis pas la façade, mais le devant de l’édifice, l’œil, embrassant un espace moins étendu, n’est plus choqué par un ensemble lourd et confus de constructions diverses, et le château se montre fier et imposant. À l’ouest une galerie gothique formée de quatre tourelles délicatement sculptées et réunies par de gracieuses ogives donne a l’édifice quelque chose de svelte et d’élégant ; elle est de Jean Hunyade. Plus loin, on voit au midi une grande tour carrée placée au delà du fossé d’enceinte, et qui servait d’ouvrage avancé. Cette tour est jointe au château par une galerie à l’extrémité de laquelle est un pont-levis. Ni la tour ni la galerie n’étaient couvertes. Les murs qui soutiennent les toits modernes sont hauts et épais ; ils pouvaient garantir un homme, et sont percés de meurtrières. Aux angles on voit les trous par où s’échappait l’eau de pluie. La tour du sud porte le nom slavon de Neboï sa, « ne crains pas ». À travers les meurtrières on aperçoit, à une portée de flèche, les ruines d’un fort occupé par les templiers et détruit en 1310. De l’autre côté de la tour, à l’est, est un gros vieux bastion encore peint de carreaux rouges et blancs, qui fait