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qui est en cercle parfait, et a bien cent toises de largeur en tout sens, se trouve une très grande mare, qui sert à abreuver les chevaux et les bestiaux. Elle se remplit des eaux de pluie et de la fonte des neiges ; mais, quand elles ne suffisent point, il y a deux puits à droite et à gauche, dont on tire l’eau par le moyen d’une grande roue que des bœufs font aller, et qui y suppléent. Ces puits sont fort profonds, et l’eau en est excellente à boire. Outre cela, il y a dans la profondeur de cette cour une espèce de vivier, où l’on conserve une grande quantité de petites truites de montagne ; et à côté, dans une manière d’auge faite exprès, il y a toujours une très grande quantité d’écrevisses, qui s’attachent dessous de gros fagots faits pour cela, de sorte que pour en avoir il ne faut que lever un de ces fagots, où l’on en trouve des centaines. Qui plus est, elles s’y nourrissent des boyaux et des vidanges des poules et autres volailles, et c’est un secret pour n’en point manquer. Il est vrai qu’il faut leur changer l’eau, et nettoyer leur auge presque tous les jours. Tout le pourtour de ce château est en souterrains, et au dessus sont de vastes magasins et des étables, où l’on met toutes sortes de provisions, et où l’on renferme les chevaux et les bestiaux. Aux quatre coins de cette cour on a placé quatre escaliers dont les marches vont en tournant, et par lesquels on monte aux appartements qui entourent cette cour, et aux terrasses qui règnent au dessus. Le