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chapitre XIV.
Vallée de la Maros. — Veczel (Sergidava). — Déva. — Les Bulgares. — Vajda Hunyad.

La Maros, en quittant la Transylvanie, arrose de fort belles vallées. Elle s’étend d’abord paresseusement dans des prairies ombragées d’arbres et des champs dorés par le maïs, que bordent des collines vertes et rondes. D’élégants châteaux se montrent par intervalles, dont les jardins descendent jusqu’au bord de l’eau. Des montagnes éloignées forment le fond du paysage. Rien n’inspire davantage le calme et la tranquillité. Peu à peu la nature devient plus sévère, le fleuve se rétrécit ; puis soudain il se réveille, gronde et court entre deux murs de montagnes couvertes de forêts séculaires, et qui portent des rochers de carniole et de marbre.

Un intérêt historique s’attache encore à ces rives. Le premier village que l’on rencontre, Veczel, est situé près d’une colonie romaine. On voit, sur le bord du fleuve, un carré d’assez grande étendue, formé par l’exhaussement du sol, et qui indique la place d’une ville. On y a trouvé toutes sortes de monnaies, des armes, des statues. Chaque année les laboureurs découvrent quelques antiquités. Au dire de plusieurs auteurs, le