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Si insuflețeste
Pe ai tei fii.

IV.

Ostasul pastoriu.
Le guerrier pasteur.

Beau, superbe Danube, qui entoures comme un collier la patrie riche en fruits du grand Aurélien,

Quand au dessus de tes rivages ma trompe résonnera-t-elle ? Quand dans ton onde pourrai-je me réchauffer

Hélas ! aujourd’hui tes vallées fraîches et fleuries sont habitées par les barbares… Tes fils ne s’y promènent plus !

Ils errent dans les forêts pleines de brouillard des sauvages Carpathes. Ils pleurent, ces dignes Romains, leur belle patrie.

Quand le soleil resplendit de ses feux du matin, quand ses rayons dissipent les noirs brouillards de la montagne,

Je sens que l’amour de la terre natale enflamme mon cœur, et qu’une tristesse qui pèse sur mon âme s’empare de moi.

Je regarde avec douleur mon yatagan néglige, jeté près de mon arc rouillé.

Aussitôt je saisis ma troupe ; je monte sur le faite des montagnes, et là, au milieu de l’épaisse verdure, sous l’ombre du sapin,

Contemplant les vallées, je chante le Danube et le deuil du Danube. Je fixe mes regards sur ses rives.

Mais quand la triste nuit laisse sur les collines voisines son manteau sombre,

Je retourne, plein d’affection, vers ma maison humiliée, et je demande au Seigneur le salut de ma patrie.