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braquait contre sa personne et contre ses buffles. Il était visiblement inquiet, et resta confondu en apercevant son attelage représenté sur la plaque. Une chose le mécontentait : c’était que ses buffles fussent aussi petits ; cela leur faisait du tort. Notre homme secoua la tête d’un air expressif, et, si un des animaux eût ressenti pendant la semaine la moindre maladie, nous aurions eu certainement l’avantage de compter entre les sorciers de l’endroit.

Rien de plus curieux que les conversations que l’on entame avec les paysans valaques. Un observateur écouterait quelquefois leurs remarques avec intérêt, car les questions sans nombre qu’ils vous adressent dénotent un certain mouvement d’esprit. Leur naïveté se montre encore dans une foule d’usages qui n’appartiennent qu’aux peuples primitifs. Ils s’improvisent des bains à la façon des Peaux-Rouges d’Amérique, en creusant un trou en terre, et en arrosant des pierres chauffées qu’ils y jettent. Quand un paysan fait avec son voisin un contrat, un arrangement quelconque, il ne manque pas de battre vigoureusement son enfant ; celui-ci grandit en se souvenant à la fois des soufflets paternels et de la date du contrat Cette coutume existait chez les Gaulois. Souvent cette simplicité apparente cache quelque peu de malice. Un Valaque avait à demander conseil à un avocat de la petite ville de Nagy Bánya. Il arrive chez lui la bourse à la main, et, prenant un air ingénu ;