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l’on rencontre chez les femmes de l’Italie. À les voir gravir les coteaux, en portant avec une grâce sévère leurs vases de forme étrusque, on se souvient des statues antiques. Seulement la chemise brodée, la pelisse et les bottes rouges, donnent à ces Romaines quelque chose d’oriental.

Le paysan valaque se marie de bonne heure ; il se hâte de se procurer une compagne active, qui le dispense d’un travail incommode. Dès qu’il possède deux ou trois porcs, un bœuf, quelque chose enfin, il offre sa fortune à une beauté du village. Une noble dame remit un jour cinquante francs à un jeune garçon qui lui rapportait une montre perdue. Celui-ci n’eut pas plus tôt reçu la somme, qu’il courut acheter une vache et se chercher une femme. Un paysan accourait chez le seigneur de village, implorant sa pitié et demandant des secours. « Ma femme est malade, disait-il en sanglotant ; si je la perds, je ne suis pas assez riche pour en demander une autre !… »

La dot de la femme se compose la plupart du temps de deux ou trois chemises brodées par elle, et d’un coffre de trois pieds de long où elle serre son avoir. Le nombre des chemises n’est pas indifférent, car ce sont les femmes les plus riches et les plus laborieuses qui en possèdent un plus grand nombre. Quand donc un jeune homme se cherche une fiancée, il va droit au coffre, et voit ce qu’il contient. Dans un village du co-