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qui semblent tracer des figures sur la terre ; pendant ce temps les femmes tournent lentement autour d’eux en se donnant la main ; d’autres fois le cavalier saisit la danseuse, l’enlève, la fait lestement tourner, l’abandonne un moment pour faire des gestes ou prendre une attitude, et revient encore vers elle.

Ces danses s’exécutent toujours en mesure, bien que les airs soient souvent fort confus. Quelques refrains arrivent périodiquement, et les Valaques les accompagnent en frappant des mains, en récitant des vers, et en disant des galanteries à leurs danseuses, voire même aux spectateurs. À la fin, pour faire une gentillesse, le danseur applique vigoureusement sa main sur la fine épaule de sa partenaire, et lui imprime de la sorte un mouvement précipité ; cela veut dire qu’il la congédie et la remercie. En dansant les femmes ont constamment les yeux baissés ; elles marchent plutôt qu’elles ne sautent, avec beaucoup de réserve, tandis que les hommes s’abandonnent à une verve extraordinaire. Lorsqu’ils sont excités par le mouvement et le bruit, ils semblent oublier toute figure ; ils poussent des cris perçants en relevant leur visage animé, et en agitant leurs longs cheveux. À la fin, au milieu de la poussière qu’ils soulèvent, on n’aperçoit plus qu’une mêlée de pieds nus, de sandales, de bottes noires, de bottes jaunes, de bottes rouges, qui se confondent, se heurtent et frappent le sol.

Qu’on ne s’étonne pas si je parle en détail des danses