Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Daïnitia, sont très répandus parmi les femmes. Le premier dimanche de mai les paysans valaques célèbrent encore par tradition la fête de Flore ; ils se rendent dans la prairie et la forêt voisines, se couronnent de fleurs et de feuillages, et reviennent danser au hameau. Aux approches de l’été ils plantent devant leurs chaumières une longue perche surmontée de branches d’arbres et de foin, qu’ils appellent armindenu. C’est là, assure-t-on, une coutume romaine ; les colons militaires consacraient l’ouverture de la saison des combats en élevant à leur porte ce qu’ils nommaient arma Dei ou Martis. Il y a moins de cinquante ans on voyait figurer aux funérailles des præficæ, des pleureuses, et les paysans ne manquaient jamais de mettre une pièce de monnaie dans la bouche des morts. L’empereur Joseph, qui s’était déclaré l’ennemi de toute superstition, parvint à faire tomber cette coutume ; toutefois un fils bien affectueux ne laisse pas ensevelir son père sans glisser quelques kreutzers dans la main du trépassé. Ajoutons que les Valaques ne tirent jamais de l’eau d’un puits sans répandre quelques gouttes sur le sol ; ils attachent à cette libation une idée superstitieuse.

Les danses valaques ont une origine romaine. Certaines figures et souvent la pose des personnages vous rappellent les descriptions de danses antiques. Leurs danses expriment toujours une idée, un fait ; elles ont un sens déterminé. La hatzeguienne, par exemple, qui