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Daces. On cite encore en 390 un « évêque de Dacie », Nicolas. Soumis à l’influence de Bysance, les Valaques avaient adopté le culte grec, et les Magyars, à leur arrivée en Transylvanie, commencèrent à embrasser cette communion. L’histoire bysantine rapporte que le chef de ces guerriers, Gyula, vint recevoir le baptême à Constantinople : c’est au retour qu’il aurait fondé l’évêché de Fejérvár. Tandis que les Magyars de Transylvanie se convertissaient à la religion des vaincus, ceux de Hongrie arboraient la bannière du catholicisme. Le roi saint Étienne, en recevant de Rome la couronne sacrée, eut l’ordre d’arracher les guerriers transylvains à l’influence grecque, et sut y parvenir. Dès lors une scission s’opéra entre les Magyars et les Valaques. Les plus considérables de ceux-ci passèrent dans les rangs des nouveaux maîtres en abandonnant le schisme ; mais le peuple ne renonça pas à sa foi, et il s’y attacha d’autant plus que ses prêtres étaient plus appauvris et plus persécutés.

En gardant sa religion, il a gardé ses mœurs et sa langue. C’est parce qu’ils se trouvaient en face d’un peuple rival qui avait son individualité, que les Valaques ont aussi précieusement conservé la leur. Encore aujourd’hui ils ont une langue toute romane, et on retrouve parmi eux d’antiques usages, qui, chez les autres peuples romans, se sont complètement perdus. Certains noms païens, comme Florica, Flore ; Daïna, Diane,