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ciers du fisc : il ne s’aide jamais de leurs lumières, et préfère demander conseil au hasard. Il peut se plaindre encore qu’on n’ait pas organisé dans les montagnes plusieurs dépôts où les minerais puissent être apportés : il se voit forcé, par des chemins presque impraticables, de venir à la ville, qui est souvent fort éloignée, et perd une grande somme de temps. Le mauvais vouloir des bureaux ajoute encore aux obstacles du paysan mineur. Et d’ailleurs quels moyens a-t-il à sa disposition ? Les mêmes, à peu de chose près, que les colons de Trajan. Sous un certain point de vue il peut être intéressant pour un voyageur du 19e siècle de retrouver l’industrie romaine sur cette terre semi-classique ; mais il est fâcheux, par rapport à l’art, que les plus riches mines de l’Europe ne soient pas confiées à des mains plus dignes. Toute une population vit de la récolte de l’or. Aussi ne souhaitons-nous pas qu’on lui enlève ce moyen de subsistance : il suffirait seulement que les statuts du trésor fussent exécutés.

Au village d’Oláhpián on fait dans de gigantesques proportions des lavages d’or d’après le procédé décrit par Pline. Un immense bassin pourvoit d’eau une foule de lavoirs placés en dessous. Sur la pente des montagnes, chaque orpailleur a un champ qui lui est particulièrement assigné, et où il fait arriver l’eau d’une distance de 4 à 500 toises. Le terrain est entraîné dans une fosse dont le fond se compose d’argile bien battue, et se rend