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hussarde. Ils endossent le dolman et portent aussi la pelisse. De ce costume on a fait l’élégant uniforme des hussards : la courroie s’est changée en une riche ceinture, et la bunda s’est transformée en pelisse brodée d’or.

La bunda ou pelisse traîne presque à terre. Elle est intérieurement garnie de peaux de mouton. À l’extérieur, le cuir est décoré de fleurs brodées. L’ornement le plus bizarre de ce vêtement est une peau d’agneau placée sous le collet, les jambes étendues et la queue pendante. La fourrure intérieure ne s’arrête pas au bas de la pelisse : elle ressort sur le cuir, et forme un rebord d’un pied de haut, qui est attaché par des boutons. Lorsque le paysan couche sur la terre, il détache ce rebord et se couvre ainsi les pieds. Dans quelques contrées on porte, au lieu de pelisse, d’épais manteaux de drap blanc. Les manches, que l’on laisse flotter, sont cousues au bout et servent de poches.

L’habit de toile a été apporté de l’Orient, et il était adopté dès le 5e siècle par les Huns. C’est un costume excellent pour des laboureurs, surtout pendant les chaleurs excessives des étés de Hongrie. La pelisse, sans laquelle le paysan ne sort jamais, le garantit de la fraîcheur pernicieuse des soirées et des rigueurs du froid d’hiver. D’ailleurs ce large vêtement répond aux goûts de celui qui le porte. Il faut au cavalier hongrois la liberté de ses mouvements, comme il demande aux rues de son village l’espace et le grand air.