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d’après les statuts du trésor, qui les surveille, et par des ouvriers dont la paie est déterminée. Le propriétaire de ces mines a quelques avantages. Il vend ses minerais selon leur valeur, et quand les fouilles ne sont pas heureuses le trésor lui abandonne la dîme qu’il a le droit de percevoir. Mais en revanche il a à souffrir de la malveillance des employés. La chambre qui a la haute juridiction de ces mines[1] réside à Hersmannstadt ; elle est presque entièrement composée de Saxons, qui, par esprit d’opposition nationale, suscitent une foule d’obstacles aux Hongrois. Pour donner une idée de ce mauvais vouloir inconcevable il suffit de citer le fait suivant : la chambre n’a jamais voulu autoriser l’érection de la très utile machine de Vulkoj ; un propriétaire influent, le baron Bruckenthal, dut prendre tout sur lui et l’éleva de force. Il fallut construire une maison qui abritât la machine : la chambre défendit qu’on coupât un seul arbre dans les forêts au milieu desquelles est situé Vulkoj, et qui appartiennent au trésor. Tous les matériaux furent apportés de très loin et à grand’peine, si bien que les quatre murs et le toit nécessaire pour couvrir un espace de quelques mètres carrés ont coûté la somme énorme de onze mille florins. En 1842 il y avait déjà sept ans que la machine fonctionnait, et sept ans que la chambre s’obstinait à la regarder comme

  1. Regius thesaurariatus.