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Cependant une certaine quantité de minerais est transportée à Zalathna et soumise au grillage.

On trouve souvent entre les pierres l’or natif, tantôt cristallisé, tantôt sous l’apparence de mousse, ou affectant la forme de feuilles. Ces merveilleuses découvertes de masses précieuses qui s’offrent subitement à l’œil du travailleur ne sont pas rares. Il n’y a pas long-temps que fut trouvé un monceau d’or du poids de cinq kilogrammes. L’or vierge se voit aussi non loin de là, à Oláhpián, en forme de fils qui quelquefois sont droits, d’autres fois sont nattés ; cet or est à vingt-trois carats : il n’y a donc qu’une vingt-quatrième partie de substance étrangère. D’une montagne voisine a été extraite, il y a peu d’années, une masse d’argent qui pesait quarante kilogrammes. Au commencement de ce siècle on découvrit une lame d’or sur laquelle se lisait une N parfaitement dessinée. Un magnat qui partait pour la France se la procura dans l’intention de l’offrir au premier consul Bonaparte. On la lui vola à Vienne. Qu’eût pensé le César moderne en voyant que si loin la terre battait monnaie à son nom ?

Les trésors de ces montagnes attirent quelquefois de hardis voleurs. Une nuit les mineurs qui travaillaient à une riche veine récemment découverte furent surpris, bâillonnés et liés par une bande d’hommes masqués qui prit tout et s’enfuit.

Il y a deux sortes de mines. Les unes sont travaillées