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quinze siècles, et qui croit volontiers aux sorciers, observer tranquillement un piston ou entretenir le feu d’une machine à vapeur. Des ruisseaux habilement dirigés vont d’un bâtiment à l’autre, courent entre deux rives noires et fumantes, et tombent sur des roues qui animent d’énormes soufflets. Une machine à vapeur faite à Vienne remplit également cette fonction. On voit le métal rouler comme un fleuve de feu, on l’entend rugir dans l’eau ; puis des hommes emportent des plaques de cuivre refroidi et traînent le charbon.

Environ 1 250 kilogrammes d’or pur et 1 700 kilogrammes d’argent sortent chaque année des usines de Zalathna, dont la dixième partie revient à l’empereur, et qui sont de suite achetés par le trésor pour être monnayés à Carlsbourg. L’empereur ne possède que peu de mines dans ces montagnes ; la plus grande partie appartient à des particuliers, quelques unes à des Français. Les mines extraites sont portées et fondues à Zalathna. L’or et l’argent doivent toujours être vendus au trésor, qui achète les 16 lots (0k,280) d’or 364 florins (944 fr. 94 cent.), et les 16 lots d’argent 24 florins (62 fr. 30 cent.). Ordinairement le cuivre est mêlé à l’or, mais souvent aussi l’or et l’argent se trouvent seuls combinés dans la pierre. Je vis justement passer à la coupelle quelques minerais récemment extraits. Cette opération se pratique ici comme partout ailleurs. Une parcelle de l’échantillon est broyée, lavée, mêlée avec