Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chrétiens entendirent le service divin, et communièrent avec de la terre bénie. Le vayvode avait placé à la droite les Saxons, et derrière eux les Valaques ; la gauche était formée de Sicules ; lui-même, à la tête des cavaliers les mieux armés, occupait le centre. Les Saxons commencèrent l’attaque, puis se replièrent sur la ligne des Valaques, tandis que les Sicules soutenaient de leur côté l’effort des Ottomans. On combattait de part et d’autre avec un égal courage. Báthori choisit ce moment pour charger à la tête des cavaliers. Son attaque eut un plein succès : il traversa les rangs ennemis ; mais, ayant reçu six blessures, il fut renversé de cheval. Les Transylvains ne doutèrent pas qu’il n’eût péri, et sans espérer désormais la victoire, ils résolurent de vendre chèrement leur vie.

La cavalerie hongroise était en désordre, deux mille Saxons et Valaques et huit mille Sicules avaient déjà trouvé la mort ; les Turcs, réunis en une seule masse, étaient sur le point d’écraser ce qui restait de chrétiens, quand des cris et des fanfares retentirent sur les collines. On vit tout à coup les hussards de Hongrie descendre au galop, conduits par Paul Kinisi. Tous les combattants s’animèrent d’une fureur nouvelle. Les Turcs, qui avaient encore la supériorité du nombre, espéraient triompher de ces nouveaux ennemis, tandis que les Transylvains, retrouvant le corps de Báthori, qui respirait encore, reprenaient l’offensive. Les cavaliers de