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fut un moment au pouvoir des infidèles. Par bonheur les deux Turcs qui l’avaient fait prisonnier se disputèrent la croix d’or qui brillait sur sa poitrine. Il tua l’un et mit l’autre en fuite. Un guide avec lequel il voulait gagner Belgrade le conduisit chez le traître Brankovitz, despote des Rasciens, qui l’eût gardé sans l’intervention des magnats.

Enfin Ladislas put quitter Vienne et prendre possession de la couronne de Hongrie, grâce au zèle et à la fidélité de Jean Hunyade. On vit ce héros couvert de gloire, adoré de l’armée et de la nation, remettre le sceptre au jeune roi qu’il n’avait cessé d’appeler. Tout à coup la conquête de Constantinople par les Turcs apprit aux Hongrois que le danger qui menaçait l’Europe s’était accru. Mahomet avait dit : Il ne doit exister qu’un maître sur la terre comme il n’y a qu’un Dieu dans le ciel. La Diète fit un appel énergique à l’enthousiasme des Hongrois. Tout le monde courut aux armes, et Hunyade arriva à temps pour détruire une nombreuse armée qui envahissait le royaume. Mais la foule des musulmans grossissait toujours. Mahomet assembla des troupes de toutes les parties de son empire, et vint de nouveau attaquer la Hongrie, qui n’avait plus de forces nombreuses à lui opposer. Dans ce moment solennel, Hunyade en appela une dernière fois aux princes chrétiens. Il demandait que tous ensemble envoyassent cent mille soldats, et s’engageait à expulser les Turcs d’Europe en moins