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réclame la signature du cardinal. La porte s’ouvre, Martinuzzi, une plume à la main, s’apprête à écrire : au même instant il reçoit deux coups de poignard que Ferrari lui porte à la gorge et à la poitrine. Quoique blessé et sans armes, Martinuzzi saisit l’assassin et le renverse. Au bruit Pallavicini se précipite dans la chambre et d’un coup de sabre fend la tête du malheureux, qui respire encore et s’écrie : « Mes frères, qu’ai-je fait ? qu’ai-je mérité ? » Enfin un des Espagnols l’acheva avec son poignard. Personne ne l’avait secouru si ce n’est un jeune homme attaché à sa personne, François Wass, qui s’était jeté à demi vêtu au devant des meurtriers, l’épée à la main, et qui reçut sept blessures.

En pillant le château d’Alvincz les Espagnols découvrirent cinquante mille ducats, dont Castaldo se fit remettre une partie ; le reste leur fut abandonné. Puis Castaldo s’occupa de faire rendre à Ferdinand les forteresses de Martinuzzi. Le trésor du cardinal était gardé dans celle de Szamos Ujvár, dont Paul Csáki était gouverneur. On y trouva deux cent cinquante mille florins hongrois, huit cent soixante-douze poids d’or non monnayé, chaque poids étant de seize onces ; deux mille trois cent quatre-vingt-sept poids d’argent ; quatre mille lysimaques valant chacun quatre ducats hongrois ; dix-sept poids d’or tiré des mines ou lavé dans les rivières de Transylvanie ; une masse d’argent fondu de quatre