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les III le proclamait cardinal, quand son pouvoir lui paraissait inébranlable, que Martinuzzi fut tué. Le messager qui lui annonça la nouvelle dignité dont le pape l’avait investi précéda de quelques jours celui qui apportait l’ordre de sa mort.

Castaldo avec les Espagnols et les Allemands, et Martinuzzi à la tête des Hongrois, assiégeaient Lippa. On donna l’assaut le 14 novembre 1551. Sept soldats espagnols, impatients de voler aux murailles, sortirent des rangs avant le signal, conduits par un porte-étendard nommé Botto. Ils furent tués. Le désordre se manifestait parmi les assiégeants, quand Martinuzzi et Siméon Forgács accourent avec les Hongrois. Les chrétiens reprennent l’avantage. Pressés de toutes parts, les Turcs abandonnent la ville et se retirent dans la citadelle. Martinuzzi donna aux Hongrois une part du butin ; les Allemands et les Espagnols reçurent la leur de Castaldo. Le 18 on eut avis que les Turcs voulaient se rendre. Ce n’était pas l’usage dans ces guerres, où les uns et les autres se battaient jusqu’à la dernière extrémité sans espérer de merci. Le cardinal, voulant ménager dans l’avenir cette ressource aux chrétiens, conseilla d’accepter la proposition des Turcs. Castaldo et les siens s’écrièrent qu’il ne fallait pas de condition à un ennemi en détresse. Les deux chefs discutèrent plusieurs jours sans pouvoir s’entendre ; aucun d’eux ne voulait céder à son rival. Castaldo écrivit alors à Ferdinand que la Transylvanie ne