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la poitrine, et qui descend jusqu’aux genoux. On ne distingue rien du visage si ce n’est de longues moustaches. La main gauche est sur le fourreau. La droite, qui est brisée, tenait l’épée appuyée sur l’épaule. Encore n’est-il pas sûr que cette statue soit celle de Hunyade. Deux Hongrois consacrèrent un jour plusieurs heures à l’examen attentif du tombeau. Ils trouvèrent que la pierre supérieure, qui n’a pas les proportions du cercueil, n’a dû être placée que long-temps après, puisque l’inscription qui fait le tour de la statue est gravée en caractères plus modernes que celle qui se lit à côté des bas-reliefs. Peut-être que les profanateurs auront tenté de cacher leur crime en couvrant d’une pierre menteuse la tombe qui reçut le héros de la Hongrie. On voit encore le sarcophage du frère de Hunyade[1], et celui de son fils Ladislas, qui eut la tête tranchée à Bude. Ladislas est couvert d’une armure. Deux tombeaux en marbre sont plus grands et mieux

  1. Quoique les Hongrois lui donnassent aussi le nom de Jean Hunyade, il s’appelait Jean Székely de Szent György ou Zekel de Zenth Geurgh, comme on l’écrivait alors. Il était Ban de Dalmatie, de Croatie et d’Esclavonie, et chef du prieuré d’Aurania, de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, fondé vers 1345 par le roi Louis I. Joannes Zekel, qui a Valachis et Tracibus Secula vocabatur, Joan. Hunyad ab Hungaris, et cui dextra manus detruncata in prælio fuit, jacet in Alba Transyhaniæ sepultus. (Istvánfi.)