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l’on a découvertes à Carlsbourg ont été trouvées fort loin de là. On présume avec plus de raison qu’elle a été élevée par saint Étienne. Ce prince érigea douze évêques dans son royaume : onze furent institués en Hongrie, la position du douzième est inconnue. Il est probable qu’il fut établi en Transylvanie, car saint Étienne réunit cette province à sa couronne, et y introduisit l’administration par comitats. Aussi loin que l’on peut rechercher, un siècle après Étienne, on voit que l’évêque résidait à Féjervár. Il est donc vraisemblable que là fut bâtie, dès l’origine, l’église diocésaine. Mais le temps et les guerres ont détruit les murs primitifs, et la basilique actuelle est due à Jean Hunyade.

Un siècle et demi après Hunyade il fallut la restaurer ; on bâtit de nouveaux murs sous Gabriel Báthori, sous Charles VI, sous Marie-Thérèse, car les monuments ne se conservaient pas sur cette terre brûlante. Aussi la cathédrale est-elle moins belle que curieuse. Elle est intéressante surtout pour l’histoire de l’art. L’église Saint-Michel est gothique ; elle n’a pas les dimensions de nos cathédrales. Presque toutes les murailles sont nouvelles : le portail est moderne, ainsi qu’une tour carrée, sur laquelle sont imparfaitement reproduits les ornements dans le goût arabe qui décoraient la vieille tour. Çà et là, au milieu des pierres blanches, ressort une frise dont les figures sont à demi brisées, surgissent des têtes de saints entre lesquels, chose bizarre, on a