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d’hui l’évêché à la place qu’il occupait. L’inauguration des princes de Transylvanie avait lieu ordinairement à Fejérvár. Voici sur cette cérémonie quelques détails caractéristiques qui se trouvent dans l’un des ouvrages de Joseph Benkö, auquel j’ai fait de fréquents emprunts :

Le prince, en grand costume national, et le bonnet orné d’une plume de héron, sortait du palais précédé du grand maréchal, qui marchait à sa gauche et lui ouvrait les portes, et suivi du chancelier et des conseillers. Il était reçu avec de grandes démonstrations de joie par les grands et les hommes de guerre à pied ou à cheval. Puis il montait dans un carrosse suspendu[1], aidé à sa droite par le chancelier, à sa gauche par le grand-maréchal. Comme la distance du palais à l’église de Saint-Michel-Archange, où se célébrait la cérémonie, était très courte, le cortège faisait le tour de la grande place et des faubourgs de la ville dans l’ordre suivant : Le général des troupes de la garde, le capitaine des soldats allemands[2] (német kapitány), si le prince vou-

  1. Un carrosse suspendu, chose fort rare à cette époque, n’était autre qu’une caisse étroite, placée sur deux longues bandes de cuir qui allaient d’un essieu à l’autre, et devaient être retendues par intervalles. On voyait encore de pareilles voitures en Transylvanie à la fin du siècle dernier.
  2. Les princes de Transylvanie, par prudence ou par luxe,