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qu’elle doit s’attendre à faire dans l’Occident. En s’éloignant de l’Adriatique, elle s’avancera vers la mer Noire, et, dégagée de toute autre préoccupation, fera face à l’invasion russe. Certes, ce n’est pas la France qui empêchera que le cabinet de Vienne n’adopte cette politique : car elle pourrait enfin contracter une alliance continentale, et, ses derrières assurés, porter toute son activité sur l’Océan. Ou nous nous trompons fort, ou telle est la marche que suivront les deux grandes puissances centrales qui représentent les forces du continent. Il leur est réservé d’assurer l’indépendance de l’Europe.

Nous entendons dire que l’occupation de Constantinople par les Russes est un fait inévitable. C’est accepter trop facilement une idée moscovite que certaines gens s’efforcent de populariser. Pour retarder le moment de cette occupation, on n’a rien trouvé de mieux que d’imaginer l’intégrité du territoire ottoman, voire même la régénération de cet empire, bien que personnelle prenne la chose au sérieux. On préfère maintenir le statu quo, comme si, en ajournant la solution d’une question, on parvenait à l’éluder.

La race ottomane est débordée de toutes parts par les raïas. Du sein même de l’empire qui tombe s’élèvent des populations jeunes, pleines de sève et d’avenir, en qui réside toute la vie de ce grand corps. Ces peuples, dont on semble oublier l’existence, ne sont-ils pas