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prochaine, et que l’esprit de justice qui a animé la dernière assemblée préside aux délibérations nouvelles.

Nous ne cachons pas la sympathie que nous inspire la race valaque. Peuple roman comme nous, les Valaques habitent non seulement la Hongrie et la Transylvanie, mais encore la Bessarabie, la Moldavie, la Valachie, et d’autres provinces turques. Ils ne comptent pas moins de cinq millions d’hommes. Quelques esprits généreux se sont préoccupés de l’avenir de cette nation dispersée et asservie depuis dix siècles. Plusieurs imaginent une sorte de république fédérative, dont le noyau serait la Moldo-Valachie, et dans laquelle la Russie et l’Autriche entreraient en cédant la première la Bessarabie, la seconde la Transylvanie. Si nous sommes bien informés, ce plan appartient à M. Urquhart, dont les rêveries sentimentales à l’endroit de la Turquie sont fort connues.

Les événements ont prouvé que jusqu’ici M. Urquhart n’était pas heureux dans ses inventions politiques, et il n’est pas nécessaire d’attendre l’expérience pour juger cette nouvelle conception. Sans rechercher jusqu’à quel point la cour de Vienne pourrait disposer de la Transylvanie sans l’assentiment des Diètes hongroise et transylvaine, et, sans insister sur des difficultés qui ne peuvent être appréciées que par ceux qui ont étudié ce pays, il nous suffira d’indiquer quelques considérations générales, et qui pourront frapper tout le monde.