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sortie d’Enyed l’école de Fagaras lui fournit quatre cent florins. Avec cette somme il gagne la Hollande, et y acquiert, par de fortes études, des connaissances approfondies. Se souvenant alors de la pénurie des écoles de son pays, de la disette de livres dont il a souffert, il prend la résolution de se faire imprimeur. Il se fixe à Amsterdam ; il apprend à fabriquer les presses, à fondre, à graver les caractères, et se perfectionne tellement dans son art, que son maître s’inquiète d’un tel élève. Il reste dix ans en Hollande, où des gens de toute nation, Anglais, Français, Italiens, Flamands, Polonais, Allemands et Juifs, viennent apprendre sous lui. Il envoie des presses jusqu’en Géorgie et en Palestine, et imprime douze mille bibles, évangiles ou psautiers. Côme III, duc de Toscane, l’appelle dans ses états ; mais il se contente de doter Florence d’une belle imprimerie, et se hâte de repartir pour la Transylvanie. De retour dans sa patrie il réalise le projet qu’il avait formé : il répand une foule de livres utiles, jusqu’à ce que la mort, en 1702, le surprenne au milieu de ses travaux. À sa mort, écrivit son biographe, la lumière s’éteignit.

Nous nommerons encore Joseph Benkö, qui est l’auteur d’une foule d’excellentes publications sur la Transylvanie. Nous citons ses ouvrages avec reconnaissance, car c’est en puisant à cette source que nous nous sommes initié à l’histoire et aux traditions du pays. Ele-