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chapitre VII.
L’Aranyos. — Récolte de l’or. — Les Bohémiens.

La plupart des rivières qui arrosent la Transylvanie, les deux Szamos, les deux Körös[1], l’Ompoly, le Gyógy, le Sztrigy, la Maros, la Bisztricz, la Lápos, la Dumbravitza, portent de l’or. On peut même dire qu’elles en roulent toutes ; mais il en est où l’or est si rare, qu’on ne prend pas la peine de les nommer[2]. Celle qui en porte en plus grande quantité prend sa source dans les montagnes occidentales de la Transylvanie, traverse le pays de Toroczkó, passe à Thorda, et se jette dans la Maros. Les Hongrois rappellent l’Aranyos, c’est-à-dire la Dorée. Ces rivières sont exploitées par ces hôtes vagabonds que nous appelons fort improprement Bohémiens, et auxquels, dans nos départements du midi, on donne le nom espagnol de Gitanes. On peut retirer les paillettes en jetant continuellement l’eau et le gravier sur une étoffe laineuse à laquelle s’attache l’or ; mais ordinairement on lave le sable dans une sorte de planche creusée appelée tekenyő. Les Gitanes s’en acquit-

  1. Du latin Chrysius, Χρυσός (Krusos).
  2. Kőleseri, Auraria Romano-Dacica. Cibinii, 1717.