Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mines de Maros Ujvár. Aussi retrouve-t-on là les vices ordinaires de l’administration autrichienne. Tous frais comptés, chaque quintal de sel[1] coûte 17 kreutzers[2] au fisc, qui, au sortir même des mines, le vend aux Transylvains 3 florins 15 kreutzers[3]. La plus grande partie du sel est amenée sur la Maros en Hongrie, où il est vendu plus de 6 florins le quintal. On en exporte aussi une certaine quantité, et, pour en faciliter l’écoulement, on le livre hors du royaume à un prix moins élevé, si bien que le roi de Hongrie vend le sel plus cher aux Hongrois qu’aux Turcs. Le sel fourni par la Transylvanie rapporte annuellement 18 millions de francs qui sont versés dans la caisse particulière de l’empereur. Si le gouvernement qui passe pour le plus paternel du monde entendait au moins ses intérêts, il réduirait ces prix exorbitants. Un véritable « service » de contrebande existe sur la frontière, admirablement organisé, dont tout le monde profite, jusqu’aux employés du fisc eux-mêmes. Cette contrebande ne cessera que le jour où l’Autriche aura enfin reconnu qu’il est toujours de mauvais calcul de vouloir tirer autant que possible d’un peuple sans s’inquiéter de ses besoins. Les voisins de la Transylvanie font, grâce

  1. 56 kilog.
  2. 73 centimes.
  3. 8 fr. 44 cent.