Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus riants à mesure qu’ils s’éloignent. L’Aranyos coule au loin dans une charmante vallée, tandis qu’autour de vous ce ne sont que des rocs à pic, ou des forêts de chênes qui ondoient suivant le mouvement du sol.

Un ruisseau court entre les montagnes qui, tout à coup, tombe dans un abyme de rochers. Puis il se fraie un passage sous la terre, d’où il ne ressort qu’à une heure et demie de là. On l’appelle le « ruisseau qui se cache », Buvó Patak. Le lieu où ce torrent disparaît est d’un aspect sauvage et majestueux. Sur le devant, des quartiers de pierre sont jetés pêle-mêle, renversés et entassés les uns sur les autres. Au fond se dresse un immense rocher blanc, lavé et poli par l’eau, percé de trous qui servent de nids aux oiseaux de proie. Le torrent franchit avec fracas les degrés de géants, se couvre d’une épaisse écume, et s’enfonce en bouillonnant sous la pierre. Il reparaît dans un site des plus romantiques. Ses eaux calmées forment un lac limpide, ombragé d’arbres, et l’on navigue doucement sous la voûte naturelle qui s’avance au dessus du lac. Enfin l’eau déborde, s’échappe et se précipite avec l’impétuosité d’un cheval dont on a long-temps comprimé l’ardeur.

Toroczkó est célèbre en Transylvanie par ses mines de fer : elles donneront du métal en abondance quand elles seront convenablement exploitées. Nous visitâmes un souterrain creusé sous une montagne, et long de 720 toises. Il fallait marcher courbé ; l’eau qui suin-