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trés si odieux. C’est ainsi que l’Autriche récompensa la confiance d’un petit peuple qui acceptait loyalement et pacifiquement une domination repoussée par les armes pendant un siècle et demi.

Lors de l’avènement de Michel II Apaffi, les États demandèrent, par une ambassade, que son élection fût confirmée par l’empereur Léopold. Nicolas Bethlen, qui était le chef de la députation, s’adressa aux représentants des puissances protestantes, et réclama leur appui. L’envoyé de l’électeur de Brandebourg, Bankelmann, lord Paget, ambassadeur d’Angleterre, et le ministre hollandais Hemskirken, intercédèrent auprès de l’Autriche en faveur du jeune prince. Apaffi ne devait gouverner qu’à vingt ans. Quatre années après son avènement, en 1694, il fut attiré à Vienne, où on l’accueillit avec honneur. Ce voyage, qui ne dura que quelques mois, devait en faciliter un second qui eut une haute importance politique. En 1696, Apaffi, ayant atteint l’âge de la majorité, reçut de nouveau l’ordre de paraître à la cour d’Autriche. Lichtenstein se présenta à Fejérvár, au nom de l’empereur, en déclarant qu’il avait commission d’emmener le prince de gré ou de force, « Le pauvre agneau », rapporte le manuscrit hongrois de Nicolas Bethlen, « se laissa done prendre », et se mit en route sous une escorte de cavaliers allemands. On lui proposa à Vienne de changer son titre de souverain de Transylvanie contre celui de prince de l’empire,