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cret fut préparé entre l’empereur Léopold et le prince Michel Apaffi, dans le but de soustraire les Transylvains à l’autorité du sultan. L’empereur s’engageait à secourir le prince autant de fois que celui-ci le demanderait ; il devait solder ces troupes auxiliaires, et les Transylvains n’étaient tenus que de leur fournir des vivres ; placées sous le commandement du prince, ces troupes devaient quitter le pays aussitôt qu’il en donnerait l’ordre ; l’empereur rendrait à la Transylvanie tout le territoire transylvain qui serait reconquis sur les Turcs ; il ne ferait jamais la paix avec la Porte à l’exclusion de la Transylvanie ; enfin le jeune Michel Apaffi devait succéder à son père, et après lui, la Diète, suivant les lois du pays, aurait le droit de choisir librement son successeur. En échange de sa protection, l’empereur ne demandait aux Transylvains qu’un tribut annuel de cinquante mille écus. Ce traité était trop favorable à la Transylvanie pour être rejeté par Teleki. L’empereur s’empressait de l’offrir, parce que l’attitude des mécontents hongrois était menaçante. Il était prudent de tirer parti de cette circonstance, car une victoire pouvait rendre Léopold plus exigeant. Le traité fut accepté.

On s’efforça alors de populariser le nom de l’empereur, et d’effacer les souvenirs que les envoyés français avaient laissés en Transylvanie. Des satires contre Louis XIV étaient fabriquées à Vienne, et distribuées