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Bien que la dignité de prince fût élective, elle semble de fait avoir été héréditaire dans quelques puissantes familles. Entre les Báthori, qui donnent cinq princes à la Transylvanie, et les Rákótzi, qui leur succèdent, règne un homme de glorieuse mémoire, Gabriel Bethlen. Ces trois noms résument pour ainsi dire l’histoire de la Transylvanie pendant la période des princes nationaux.

Jean Sigismond eut la gloire de reprendre, ville par ville, la Transylvanie aux Impériaux. Étienne Báthori, qui lui succéda en 1571, était un homme d’un grand cœur, et que les Polonais, à la mort de leur souverain, s’empressèrent d’appeler au trône. En arrivant au milieu de ces fiers gentilshommes, il leur fit entendre ces paroles : « Avant de venir à votre appel dans ce pays, je n’ai jamais manqué de vêtement ni de nourriture ; je suis d’une bonne maison, j’ai toujours aimé ma liberté, et mon intention est de ne jamais la perdre. Donc je veux régner, je veux être non pas un roi fictif, une peinture, mais un vrai roi, bon pour les bons, méchant pour les méchants. » Sous le règne de ce prince illustre, la Transylvanie échappa à l’influence de la Porte, et subit celle de la Pologne. Christophe Báthori, frère d’Étienne, le remplaça en Transylvanie, et laissa la couronne à son propre fils Sigismond.

Pour que la Diète consentît à élire le jeune fils de Christophe, il fallait que le nom de Báthori eût un puis-