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cès à deux cents élèves, qui presque tous sont logés dans l’établissement. Quatre professeurs, qui remplissent tour à tour les fonctions de proviseur, se partagent les cours, et forment, avec trois inspecteurs choisis dans le consistoire, le « directoire » ou comité de surveillance.

On comprend que les professeurs, dont le nombre est forcément restreint, ne peuvent suffire à leurs devoirs qu’à force d’activité, et je doute que l’homme le plus hostile à leurs croyances leur refuse sa sympathie. Les élèves font dix ans d’étude, après quoi ils peuvent suivre un cours de théologie, qui dure trois années. Malgré les obstacles qui devraient arrêter son essor, ce collège répond à tous les besoins. Dernièrement encore on y a créé une chaire de droit, et un cabinet de physique s’organise en ce moment par les soins d’un professeur instruit et plein de zèle, M. Samuel Brassai. Dans la bibliothèque, je trouvai quelques livres français, et entre autres une collection complète de l’ancien Moniteur.

Les sociniens de Transylvanie ont tenté de se mettre en rapport avec leurs coreligionnaires d’Angleterre. Mais le gouvernement autrichien n’a pas toléré ces relations, bien que le culte unitaire soit une des quatre communions admises par la constitution du pays ; et les ballots de livres qu’on avait expédiés de Londres ont été arrêtés à Vienne. Au siècle dernier, ceux d’entre les sociniens qui étaient d’origine polonaise avaient encore une église particulière : le prêtre, revêtu du costume na-